Lutte écologique

Lutte écologique

La lutte écologique consiste à gérer l'environnement de la culture à l'intérieur ou dans les abords immédiats de la parcelle et adapter les pratiques culturales.

Les objectifs de la lutte écologique contre les pucerons sont de créer des conditions limitant l'intensité de la colonisation par ces insectes ou permettant d'accroître la capacité d'accueil pour les auxiliaires de façon à augmenter le potentiel naturel de contrôle de leurs populations.

Limiter l'intensité de la colonisation

Adapter le calendrier cultural
L’adaptation des rythmes de cultures peut permettre d’échapper aux phases de colonisation. Ainsi, les dégâts causés par la jaunisse nanisante de l’orge (BYDV) sont pour l’essentiel, liés aux transmissions du virus par les pucerons à l’automne. Le recul des dates de semis des céréales d’hiver après la phase principale de dispersion automnale permet de considérablement réduire l’infestation par les pucerons et en conséquence l’intensité de la maladie.

Utiliser des plantes pièges
Les pucerons peuvent être détournés de la culture à protéger en leur proposant une plante hôte alternative plus attrayante. Cette stratégie est particulièrement efficace si la « plante piège » est un hôte de mauvaise qualité pour le développement des populations de pucerons. Ainsi, une réduction de la prévalence du virus de la rosette de l’arachide (GVR) a été observée dans les champs où cette culture est associée au haricot. L’effet semble lié à une plus grande attractivité du haricot pour le puceron vecteur, Aphis craccivora le puceron du melon et du cotonnier.

Agir sur la dispersion
Les ailés de pucerons sont facilement entraînés par les courants aériens dont le régime près du sol est fortement modifié par les reliefs du paysage rencontré. Ainsi, les haies brise-vent constituent des obstacles et des zones d’atterrissage préférentielles qui limitent la dispersion des ailés d’une parcelle à une autre.

Augmenter le contrôle biologique

Corridor vert

Les espaces cultivés sont souvent caractérisés par une faible densité du couvert au sol. De nombreux auxiliaires des cultures sont réticents à effectuer des déplacements de longue distance sur des sols nus. L’implantation d’un réseau dense de linéaire de couverts permanents (bandes enherbées, haies) favorise les déplacements de ces organismes dans le paysage agricole et le maintient de populations importantes ce qui est le cas des carabes par exemple. Par contre, les haies constituent des barrières vis-à-vis des déplacements de syrphes qui sont des diptères prédateurs de pucerons.

Complémentation d’habitat

Avec des proies alternatives : la présence des haies favorise l’hébergement de populations d'insectes phytophages non dommageables pour la culture et par conséquence une activité accrue des ennemis naturels. Ainsi lorsque les pucerons vont s’installer dans les cultures, les ennemis naturels en nombre et sur place seront plus efficaces.

  • Une alimentation diversifiée : de nombreuses espèces prédatrices ou parasitoïdes se nourrissent de pucerons au stade larvaire et consomment du pollen au stade adulte comme les syrphes et les chrysopes. Les coccinelles utilisent également le pollen comme source alimentaire complémentaire. L’installation de bandes fleuries à proximité des parcelles cultivées permet d’attirer ces auxiliaires et de leur fournir une source de protéine favorisant une fécondité élevée.
  • Des zones refuges : les auxiliaires présentent des rythmes d’activité diurne ou nocturne, entrecoupés de périodes de repos, et des rythmes saisonniers. La présence de zones de végétation dense comme les haies, les talus facilite leur vie et leur survie.

Date de modification : 07 février 2023 | Date de création : 26 mai 2011 | Rédaction : Evelyne Turpeau, Maurice Hullé, Bernard Chaubet