Session 1

Cycle des matières organiques actuelles et passées : géochimie

Session 1

Animation : Marc Benedetti et Jérémy Jacob

La session 1, qui ouvrait le séminaire, a débuté avec trois exposés scientifiques dont l’objectif était d’afficher la diversité des échelles de temps et d’espace concernées par l’aspect géochimique de l’étude des matières organiques.

L’exposé de P. Labrot (CBM, Orléans ; coll. F. Westall) soulevait les problèmes analytiques liés à la recherche des premières matières organiques, témoins de la vie primitive sur terre. Outre la combinaison d’études moléculaires et microscopiques, l’auteur a insisté sur les perspectives promises par le couplage de la Microscopie à Force Atomique (AFM) avec la biochimie moléculaire pour relier la composition moléculaire des matières organiques à leur structure tridimensionnelle. L’exposé suivant (Y. Goddéris, LMTG, Toulouse) a dressé un large panorama des cycles biogéochimiques, en particulier celui du carbone, à l’échelle de temps géologiques. Le troisième exposé (B. Mary, INRA) avait pour objectif de montrer des applications de modèles de fonctionnement des sols pour reconstituer, à partir des processus, les flux, stocks et transferts de carbone et d’azote.

Séance de posters

Les 27 posters qui ont été présentés par les participants couvraient l’étude des matières organiques dans différents milieux, selon des échelles spatiales et temporelles très disparates au moyen d’approches (modélisation, sites expérimentaux, sites naturels, laboratoire) et d’outils analytiques (géochimie organique globale, moléculaire et isotopique, spectroscopies et microscopies) variés.

La plupart des posters concernaient le thème très fédérateur des cycles biogéochimiques (carbone et azote en particulier) dans les écosystèmes actuels, et en particulier sur le système "sol": transferts au sein des sols, à l’échelle d’un bassin versant ou transferts continent/océan, sous forme dissoute ou particulaire.

Synthèse des débats

L’accent a été mis, lors des discussions qui ont suivi la séance posters, sur la nécessité de quantifier les stocks et flux afin d’établir des bilans réalistes de la dynamique des matières organiques et de leurs éléments constitutifs dans les systèmes naturels.

La MO est utilisée dans ce thème comme traceur d’origine et des processus (géologiques, microbiens, agronomiques), face aux forçages climatiques et anthropiques. Les travaux visent alors à identifier le bon traceur pour tel ou tel processus et à le calibrer correctement.
La pertinence de l’outil modélisation a été très discutée dans ce thème. Les besoins sont identifiés concernant les sauts d’échelle, afin de passer du moléculaire au plus large, concernant l’interprétation multi-échelle, les structures tridimensionnelles et la représentativité de ce qui est connu au niveau moléculaire à une échelle plus globale.

Peu de posters ont été présentés sur les matières organiques marines (mélanoïdines et MO associées aux phosphates), ou à l’interface continent-océan. A regretter également l’absence des chercheurs intervenants sur les aérosols.

Au total, la communauté française travaillant sur les aspects géochimiques des matières organiques semble avoir amorcé un virage décisif. La matière organique n’est plus considérée comme un objet d’étude en soi, mais comme un support d’information pour retracer les processus géochimiques.

Contact

Date de modification : 04 juillet 2023 | Date de création : 27 février 2008 | Rédaction : ResMO