4ème Code européen contre le cancer : recommandations et justification scientifique

4ème Code européen contre le cancer : recommandations et justification scientifique

Parmi les 12 recommandations du 4ème Code européen contre le cancer, pour adopter des modes de vie plus sains et améliorer la prévention du cancer en Europe, 5 concernent des facteurs nutritionnels. Elles sont issues d’un travail scientifique d’expertise collective, qui vient d’être publié.

L’objectif : sensibiliser les citoyens et les pouvoirs publics au rôle essentiel joué par la prévention dans la lutte contre le cancer

Dans l’Union européenne, le cancer est l’un des enjeux majeurs de santé publique : plus de 2,6 millions de nouveaux cas de cancer par an et 1,2 millions de décès, d’après les dernières estimations.

Le 4ème Code européen contre le cancer* a été élaboré par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et co-financé par l’Union européenne (UE). Il repose sur les dernières données scientifiques recueillies et analysées par les experts sur les modes de vie des populations de l’union européenne et la prévention des cancers.

*Les précédentes éditions du Code européen contre le cancer datent de 1987, 1994 et 2003.

Les 3 niveaux d’information actuels du code européen contre le cancer

Le code lui-même a été publié en anglais en octobre 2014 et traduit depuis dans les 22 langues officielles de l’UE. Il est constitué de 12 recommandations pour réduire le risque de cancer, s’appuyant sur 4 leviers :

  • éviter ou réduire l’exposition aux facteurs de risque (tabac, alcool, soleil, substances cancérogènes au travail, radon, traitements hormonaux substitutifs de la ménopause),
  • adopter des modes de vies favorables à la santé (alimentation saine, maintien d’un poids de forme, être physiquement actif, allaiter son enfant),
  • participer aux programmes organisés de dépistage du cancer du côlon-rectum, du sein et du col de l’utérus,
  • participer aux programmes de vaccination contre l’hépatite B ou le virus du papillome humain.

Plus de 180 questions-réponses sont disponibles en anglais pour le moment et seront traduites à terme dans les autres langues. Elles apportent des informations complémentaires et des conseils pratiques pour suivre au mieux les recommandations, et contiennent des messages adressés à des populations cibles spécifiques.

Les publications scientifiques des experts des groupes de travail viennent d’être publiées. Destinées à la communauté scientifique, elles précisent comment les deux premiers niveaux d’information ont été élaborés.

La méthode d’expertise scientifique collective utilisée pour réviser le code

Six groupes de travail thématiques constitués d’experts indépendants ont revu les recommandations du 3ème code et les questions-réponses correspondantes, en s’appuyant sur les rapports scientifiques de référence. Lorsque ces rapports n’étaient pas assez récents, une actualisation a été réalisée grâce à une revue systématique des publications scientifiques. Les experts ont bénéficié du soutien d’un groupe de recherche documentaire et d’un groupe de travail dédié à la communication et leurs propositions ont été validées avec un comité scientifique constitué d’experts issus des principales institutions européennes de santé.

Les niveaux de preuve associés aux facteurs de risque et aux comportements favorables à la santé, considérés comme suffisants pour proposer des recommandations (établis dans les documents de référence ou réévalués par les groupes de travail) correspondent à :

  • un classement dans le groupe 1 (cancérogène pour l’homme) dans les monographies du CIRC sur l’évaluation des risques de cancérogénicité pour l’Homme ;
  • un niveau de preuve convaincant ou probable dans les rapports du World Cancer Research Fund et de l’American Institute for Cancer Research (WCRF/AICR) sur l’évaluation des relations entre les facteurs nutritionnels et le risque de cancer (le rapport général de 2007 et les rapports actualisés pour certaines localisations de cancer publiés ensuite).

Les nouvelles recommandations relatives à la nutrition pour réduire le risque de cancer en Europe et les objectifs prioritaires en France

Parmi les 12 recommandations du code, 5 concernent des facteurs nutritionnels : le poids, l’activité physique, l’alimentation, la consommation d’alcool et l’allaitement. Au vu des dernières connaissances scientifiques validées depuis le précédent code de 2003, la recommandation sur l’allaitement a été ajoutée, et les 4 autres ont été révisées et reformulées.

Les nouvelles recommandations du code européen contre le cancer relatives à la nutrition, destinées à la population européenne dans son ensemble, sont cohérentes avec les conclusions du rapport publié par l’Institut National du Cancer en 2015. Elles confirment l’importance des objectifs identifiés comme prioritaires pour la prévention nutritionnelle des cancers en France.

Date de création : 02 novembre 2015 | Rédaction : NACRe