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La modélisation constitue un outil pertinent pour tester l’effet de la structure (composition et configuration spatiale) et de l'historique du paysage sur la dynamique des populations de ravageurs.

La plupart des travaux effectuées jusqu’alors sur les taupins sont des études (basées sur des approches) corrélatives (e.g. Saussure et al. 2015; Furlan et al. 2017; Poggi et al. 2018), i.e. qui explorent les corrélations entre des variables explicatives et des niveaux de dégâts et/ou d’infestation. Toutefois, ces approches ne permettent pas de comprendre les mécanismes sous-jacents aux infestations observées. Au contraire, l'approche méthodologique suivie dans le cadre du projet STARTAUP repose sur une modélisation mécaniste qui a pour ambition de mieux appréhender la dynamique des populations de ravageurs, notamment leur répartition spatiale, au sein d'un paysage agricole.

Ainsi, un modèle mécaniste de la dynamique spatio-temporelle des populations de taupins a été développé (Poggi et al. 2021). Ce modèle incorpore les processus biologiques et écologiques clés: émergence des adultes, mouvements aléatoires et dirigés des adultes, oviposition, mortalité des adultes et des larves, maturation larvaire. Via l'exploration in silico des dynamiques de populations dans différents contextes paysagers simples intégrant la présence d'une prairie dans l'historique de la parcelle, dans son voisinage, ou les deux, nos travaux montrent que l'arrangement des prairies dans l'espace et dans le temps peut permettre d'atténuer l'infestation des cultures par les ravageurs du sol, mettant ainsi la pertinence de la gestion des régimes de prairies.

Ces résultats invitent à poursuivre l'exploration de patrons paysagers suppressifs en termes de colonisation des parcelles d'intérêt commercial par les taupins, en prenant en compte des modèles de paysages agricoles simples mais plus réalistes, générés sous contraintes agronomiques aux échelles de l'exploitation agricole et du paysage.